Aujourd’hui, dimanche 21 janvier 2018, on tue à Kinshasa.
C’est à la mitrailleuse que l’armée tire sur la foule descendue dans les rues pour contester le régime de Joseph Kabila prolongé au-delà de son deuxième mandat sans même un simulacre d’élection.
22 ans après, 22 inculpés. 22 officiers français.
Pourraient s’y ajouter les ambassadeurs de France successifs, Martres et Marlaud, en place avant et pendant le génocide, également mis en cause par la CNLG.
Il y a dix ans disparaissait Jean-Paul Gouteux, et nous prenions la décision de prolonger son œuvre en reprenant le titre de son livre majeur, la Nuit rwandaise, pour cette revue annuelle consacrée à l’implication française dans le génocide des Tutsi.
Des plaintes sont enfin déposées contre l’armée française pour son comportement en 1994 « au cœur du génocide des Tutsi ».
Ce travail de justice est d’autant plus important que la machine criminelle qu’il vise est toujours opérationnelle, comme aujourd’hui au Burundi, où les héritiers des génocidaires de 1994, les FDLR, participent avec les milices imbonerakure – formées sur le modèle des milices interahamwe du général Rosier.
Chaque année depuis avril 2006, la revue La Nuit rwandaise fait le point sur l’état des connaissances concernant les complicités françaises et la participation – militaire, diplomatique, financière, médiatique – dans ce qui apparaît comme le plus grand scandale de la cinquième République : la participation, au plus haut niveau de l’état français, dans l’extermination programmée de plus d’un million de Rwandais, hommes, femmes et enfants, parce qu’ils étaient catégorisés comme Tutsi ou parce qu’ils refusaient de prendre part aux massacres.
On apprend la triste nouvelle de la disparition de notre collaborateur Jean-Franklin Narodetzki.
Nous l’aurons peu connu, mais depuis longtemps, depuis le temps de son engagement pour dénoncer le crime de la « communauté internationale » en Bosnie, lors de la publication de son livre Nuits serbes et brouillards occidentaux chez l’Esprit frappeur.
Il y demandait alors explicitement l’incrimination du général Janvier. Le début d’une justice.
Retrouvez tous les numéros de La Nuit rwandaise sur le site de notre partenaire, LivreLibre.fr.
LivreLibre.fr propose sur son espace de vente en ligne le catalogue des petits éditeurs distribués et diffusés par Distrilibre.
Basée à Paris et à La Charité sur Loire, DistriLibre est un collectif d’éditeurs désireux de mutualiser leurs fonctions logistiques : la vente, l’impression, la diffusion, la distribution et tout autre activité nécessaire au travail d’éditeur.
Cette coopérative d’éditeurs regroupait pour son démarrage les éditions : Izuba, Dagorno, L’esprit frappeur, Le Lézard et Le Calumet
LivreLibre, la boutique de vente en ligne de DistriLibre.fr.
Au service des libraires, DistriLibre, une nouvelle structure de distribution, souple et réactive, propose trois formules aux libraires : la vente ferme, le dépôt, ou la vente avec faculté de retour.
Distrilibre assure des fonctions techniques et logistiques pour les petits éditeurs indépendants et engagés, dans le but de les décharger au maximum de toutes les contraintes matérielles entravant leur développement.
« Distrilibre offre un service global et mutualisé pour éditeurs indépendants.
Il s’agit d’assurer principalement les tâches :
d’impression,
de diffusion,
de distribution,
(et d’autres prestations générales mutualisées selon les besoins). »
En permettant aux éditeurs de se concentrer sur leur travail éditorial et les décharger des tâches matérielles, l’objectif de Distrilibre est de soutenir la pluralité éditoriale et la réalisation de l’idéal de liberté d’expression : en ouvrant les catalogues des éditeurs indépendants à des librairies jusque là non atteintes par les circuits de diffusion et distribution existants.